Pour une fois, je ne vais pas descendre en flammes un drama. Il m’est plus facile de dire ce qui m’énerve que ce qui me plaît donc ça va être un exercice périlleux. Pour rajouter à la difficulté, je vais m’abstenir de spoiler l’intrigue. Ce qui veut dire que j’ai aussi la flemme de vous donner un synopsis ainsi que le casting… Vous pouvez trouver toutes ces informations sur AsianWiki.
Je me suis lancée dans Prison Playbook sans vraiment connaître l’histoire. En fait, c’est après avoir vu les bonnes notes attribuées par mes éclaireuses sur Senscritique que je l’ai mis dans mes envies. Entre-temps, j’avais oublié son existence puis un beau jour, vous savez ce genre de jour où vous vous dites « tiens, j’ai bien envie de m’échapper dans un univers fictif »… bref ce jour-là il était temps que je lance un nouveau drama.
Je n’avais aucune attente, positive ou négative. L’affiche me plaisait bien avec ces tons froids et bleutés… le bleu et moi, une grande histoire d’amour~ Sans parler du fait qu’un type plutôt mignon est en uniforme. Oui, les uniformes et moi, une autre grande histoire d’amour. Bref, ça avait l’air sérieux et en même temps vu la police de caractère qui donne un côté enfantin, style écrit au tableau… Très intrigant tout ça ! L’autre raison qui explique ce choix de visionnage est la suivante : la série a été diffusée depuis longtemps. Enfin, il y a un an environs, ce qui veut dire que je pouvais regarder tous les épisodes sans trépigner d’impatience.
Concrètement, qu’est-ce que Prison Playbook va vous offrir ?

Du rire et des larmes. C’est aussi simple que cette tournure cliché. Cela reste néanmoins un tour de force lorsque des personnages de fiction parviennent à nous convaincre de leur existence. Lorsqu’ils arrivent à transmettre leurs émotions et à faire en sorte que le spectateur ou la spectatrice se sent impliqué•e…
Je pourrai dire que l’impressionnante qualité visuelle y est pour quelque chose. Que la variété des plans utilisés, les filtres utilisés qui rappellent plus le cinéma que le petit écran sont à l’origine de mon engouement. C’est vrai, en partie seulement. On a beau utiliser les caméras les plus chers et avoir un casting étoilé à diriger, si l’histoire est malmenée et si les personnages ne sont pas authentiques, on court à la catastrophe.
Oui, l’histoire est parfois tirée par les cheveux mais c’est loin d’être gênant. Pourquoi ? Parce que les personnages ont été bien approfondies. Ils sont très nombreux mais tous bénéficient d’un développement cohérent. On en voit évidemment plus que d’autres, ce qui est normal, mais chacun à son niveau voit son intrigue déroulée jusqu’au bout. Il n’y a pas de disparition inopinée et maladroite comme lorsque les scénaristes ne savent plus quoi faire d’untel.
Le casting est à la hauteur des espérances qu’ont dû avoir le réalisateur Shin Won-Ho (papa des « Reply » 1997, 1994 et 1988) et le scénariste Jung Bo-Hoon (son premier travail, quel talent !). Le protagoniste n’éclipse pas les rôles secondaires et tertiaires et c’est là un atout principal du drama. Combien d’œuvres se sont lamentablement ramassées, juste parce que les rôles qui gravitent autour du héros/de l’héroïne sonnent creux ?
Ici, on peut noter plusieurs dynamiques entre différents personnages. Les alliances les plus improbables peuvent se faire et se défaire. Chaque rôle a son importance et apporte une touche différente à l’atmosphère du drama. Parfois, il est impossible de prédire ce qu’il va arriver car on est loin du schéma habituel « lui est méchant, l’autre est gentil » En bref, les personnages sont complexes et ça fait super plaisir de voir ça !
« 16 épisodes en prison, c’est pas un peu long ? » Non, pas du tout ! La durée peut faire peur car on part sur un format de 1h30 environs (souvent c’est 1h20), ce qui n’est pas très courant. Mais je vous garantis qu’à la fin de l’épisode, vous vous direz « Quoi ? C’est déjà fini ?! » Il y a un boulot monstre sur chaque épisode. De nombreux fils narratifs sont développés voire ajoutés. Ils s’entremêlent plus ou moins et c’est ce qui fait qu’on croit à cet univers. Je le disais plus haut, le protagoniste mène sa vie mais ses camarades de cellule aussi. Alors oui, certaines péripéties vont avoir un impact sur lui mais parfois non.
L’amour ne rend pas aveugle : parlons des défauts

Je veux vous vendre ce drama à tout prix alors il est nécessaire de parler aussi des choses qui fâchent. Si j’en fais un éloge glorieux sans aborder ces petites choses qui me font hausser les sourcils, ce n’est pas terrible.
Première chose qui me vient à l’esprit : le faible nombre de personnages féminins et l’infime diversité des rôles attribués. Elles sont des mères, des sœurs, des petites amies ou des épouses. Point barre. Où sont leurs ambitions personnelles ? Il y en a bien une avec un métier clairement défini mais ce n’est pas ce qui est mis en avant dans son rôle. Elle sert d’élément narratif pour le protagoniste, elle explique pourquoi il se retrouve en prison. Que la prison soit un milieu exclusivement masculin, je peux le concevoir.
Après tout, l’action ne se passe pas dans une prison mixte. Mais c’est dommage que les rares fois où on sort de la prison, on retrouve des femmes si peu représentées. Malgré ces défauts, les deux femmes qu’on voit le plus souvent sont tout de même différentes de certains personnages habituels. Elles sont plus réalistes dans leur comportement et sont loin d’être parfaites.
Toujours dans la représentation, difficile pour moi de ne pas spoiler alors je dirai seulement que c’est bien de voir un personnage qui n’est pas hétéro. Mais je regrette qu’il cumule aussi un aspect plus négatif et que les rares scènes où on le voit en couple soient édulcorées. Si le public n’a aucun problème à voir un homme et une femme s’embrasser, pourquoi ça serait différent pour les autres ? Le couple hétérosexuel reste la norme dans ce drama et les comportements macho ne sont malheureusement pas absents. C’est pourquoi j’ai préféré les segments de l’histoire qui se déroulent en prison plutôt que ceux qui se passent en extérieur, du côté des civils.
Et l’OST ? Et le fan service ?!
Le silence est d’or. Enfin, quand il n’y a pas le maton de service en train de hurler. Mais en général, l’ambiance sonore est très dépouillée. Les rares fois où il y a de la musique, ce sont surtout des morceaux de hip-hop, alors je ne me plains pas !
Je ne pense pas exagérer en parlant de fan service. Après Descendants of the Sun et ses soldats qui faisaient leur jogging torse nue, Prison Playbook n’est pas en reste avec ses scènes de douche. Je vous l’accorde, les premiers épisodes ne sont pas folichons : les prisonniers ne sont pas très glamours. Mais plus tard dans le drama, il y a de nouvelles têtes qui arrivent 😏
Conclusion
Si vous aimez les histoires avec :
- différentes histoires d’amitié
- une tonne de personnages dynamiques
- une intrigue principale et plusieurs intrigues secondaires
- de l’humour dans les dialogues mais aussi dans les gestes (type slapstick comedy)
Prison Playbook est fait pour vous !
Est-ce que j’ai réussi à vous donner envie de voir ce drama ? Je l’espère bien car il y a tellement de sujets que je n’ai pas abordé. Le mieux est que vous découvriez par vous-même toutes ces histoires. J’avais envie de faire un classement de mes personnages et histoires préférés mais ça aurait été du spoiler de grande envergure… Je réserve ça pour le Coin de la Fangirl !