Eien no Zero : The Eternal Zero

« The Eternal Zero » ou « Eien no Zero » est un film japonais réalisé par Takashi Yamazaki en 2013, qui s’est appuyé sur le roman de Naoki Hyakuta. Je vais résumer l’histoire en deux lignes, mais la suite de l’article contiendra des spoilers (ne pas cliquer « lire la suite » si vous voulez garder le suspense !)

Synopsis : Kentaro Saeki (Haruma Miura) apprend lors du décès de sa grand-mère maternelle que celle-ci avait en fait eu un premier mari, Kyuzo Miyabe (Junichi Okada) avant de se remarier. Ne connaissant rien de son véritable grand-père biologique, il va enquêter avec l’aide de sa soeur…

Comme je ne connais ni le livre, ni l’adaptation en drama, je ne savais pas réellement à quoi m’attendre : est-ce que le réalisateur allait couper en deux parties distinctes le film (passé/présent), comment allait-il amener le sujet ? Eh bien la narration n’est pas aussi stricte que je le pensais et c’est tant mieux. Le film commence dans le présent, mais rapidement les personnages vont entamer leur enquête. Sachant que le film dure 2h, j’avais peur que l’introduction ne soit trop longue. Le réalisateur rentre vite dans le vif du sujet et les flashback dans le passé se produisent lorsque les petits-enfants interviewent les vétérans, mais pas n’importe lesquels. En effet, le frère et la soeur tombent d’abord sur plusieurs vieux pilotes qui dénigrent leur grand-père. Le spectateur subit le choc comme les petits-enfants : Miyabe (le grand-père) serait un lâche, avec une mauvaise réputation.

L’enquête continue pourtant car Kentaro (le petit-fils) et sa soeur ne peuvent pas rester sur de tels témoignages. Ils finissent par tomber par la suite sur quelques pilotes qui ont directement côtoyés Miyabe. Et c’est là que l’on a les flashbacks, et l’on apprend petit à petit l’histoire de Miyabe. Le fait de ne pas avoir montrer de suite Miyabe mais de l’introduire d’abord via le récit des vétérans est une bonne technique pour accrocher le spectateur. Autre point fort du film, même si on sait que Miyabe va mourir (très jeune, à l’âge de 26 ans !) on ne peut s’empêcher de s’attacher au personnage et d’espérer qu’il s’en sorte. C’est assez cruel en fin de compte.

 Surtout que Miyabe est un personnage qu’on ne peut qu’aimer : pilote de génie, être humain admirable dans le sens où il comprend la valeur de la vie et puis il est interprété par Junichi Okada  (mon dernier argument fait très fangirl, je ne l’assume qu’à moitié donc il est barré). Miyabe se fait tout le temps reprendre par ses supérieurs car il fait un peu trop attention à revenir en vie. Cela paraît stupide dit comme ça, mais n’oublions pas qu’à l’époque les pilotes et tous ceux faisant la guerre devaient se sacrifier pour la nation… donc forcément le type qui veut sauver sa peau est très mal vu. D’ailleurs le film a soulevé des controverses, comme quoi le réalisateur « glorifierait » les kamikaze, et même Miyazaki a critiqué le film, le traitant en gros de « paquets de mensonges qui fait la promotion d’un mythe erroné » (en gros, hein, j’ai traduit ce que j’ai trouvé sur l’article en anglais de Wikipédia).

Ce à quoi je réponds : BULLSHIT. Si les gens avaient attentivement suivi le film, sans avoir la tête pourrie à l’avance par des préjugés, ils en auraient retenu plusieurs choses :

  • le réalisateur prend le parti de la paix grâce au personnage de Miyabe. Le mec aime la vie, sa femme et sa fille, il fait tout pour revenir en vie pour elles. En quoi ça glorifie les kamikaze ?
  • à plusieurs reprises, Miyabe fait la morale à ses élèves, comme Isaki (interprété par Gaku Hamada, l’acteur dans Robo-G) ou Oishi (interprété par Shota Sometani, l’acteur de Wood Job!), en répétant toujours la même chose : même si ça nécessite des efforts, il faut vivre. Là encore, où est le problème ?
  • Miyazaki qui affirme que c’est un tissu de mensonges, à l’époque ce n’était pas comme ça, tout ça c’est de la fiction… oui c’est de la fiction, c’est adapté d’un roman, l’auteur lui-même (l’article en anglais de Wikipédia) a dit qu’il voulait promouvoir la paix et jamais les kamikaze ! Miyazaki il est bien gentil quand il fait ses films Ghibli, mais quand il casse le film Eien no Zero, là je ne suis pas du tout d’accord avec lui.
  • La fin du film pourrait être interprétée de deux façons : il y a un gros plan sur le visage de Miyabe alors qu’il dirige son avion en piqué sur le porte-avion américain. On en déduit qu’il a réussi sa mission de kamikaze. Donc ça veut dire que le réalisateur fait la promotion des kamikaze parce que le film se termine sur ce plan ? Non, non et non. Si les gens ont suivi le film, on voit que vers la fin, Miyabe qui refuse de participer aux missions suicides le fait finalement pour deux raisons. La première : il est devenu fou de voir partir tous ses élèves et lui seul revient vivant à chaque fois. Et le gars qui est responsable sait que même s’il revient vers sa famille… sa femme et sa fille auront un type à moitié fou sur les bras. Pas terrible. La seconde raison est : il veut sauver le jeune Oishi (il échange d’avion avec lui, car il sait que le sien a un problème de moteur donc l’autre sera obligé de retourner à terre). Et il confie à Oishi sa femme et sa fille, car il sent que Oishi est un jeune qui a encore toute sa tête, plein d’espoir et quelqu’un de confiance (Oishi avait sauvé Miyabe auparavant)

 Bref, je pense avoir assez râlé sur ce sujet donc passons sur une note plus joyeuse, avec mes arguments absolument non objectifs pour vous pousser à regarder ce film !

  • Le film a reçu de nombreux prix lors de la 38ème cérémonie des Japan Academy Prize : Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleure Performance dans un Rôle Principal (Junichi Okada ❤ ), Meilleure Direction pour la Photographie, Meilleure Direction pour la Lumière, Meilleure Mise en Scène, Meilleure Prise de Son, Meilleur Montage : un total de 8 récompenses !

  • Shota Sometani casse la baraque. Il joue tellement bien que ça n’aurait pas été étonnant qu’il vole la vedette à Junichi Okada. D’ailleurs, ça m’agace que Tumblr soit inondée de photos de Haruma Miura quand je cherche « Eien no Zero », alors qu’il a un jeu franchement médiocre à côté de Sometani et Okada ! La beauté ne fait pas tout, mon petit Miura… le charisme, c’est l’atout ultime.

Je prendrai bien le lot de deux (Okada à gauche, Sometani à droite)

Le Haruma Miura en question se trouve ci-dessous, je vous le laisse les filles.

J’arrête là cet article qui part un peu beaucoup en live. N’hésitez pas à commenter, que ce soit sur le film, les acteurs, ou même la forme de l’article !

MISE A JOUR DU 16/09/2015 : le film a été édité en DVD en France, sous le titre pourri Kamikaze, le dernier assaut (Condor Entertainment)

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