Le Rite

Bestioles, en veux-tu, en voilà.

Le film est l’adaptation de l’ouvrage «The Making of a Modern Exorcist » (2009) écrit par Matt Baglio, qui a participé à un séminaire sur l’exorcisme à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum (un institut de l’enseignement supérieur sponsorisé par le Vatican). Le livre se base principalement sur le témoignage du Père Gary Thomas (qui semble habitué aux interviews, on en trouve sur Youtube). De plus ce prêtre a été consultant pour le film, ce qui laisse penser qu’on ne nous raconte pas trop de bêtises concernant les rituels. Sans compter que le réalisateur a pu « assister » à des exorcismes pour se documenter, enfin assister est un bien grand mot puisqu’il n’a pas eu le droit de se trouver dans la pièce et a dû se contenter d’ouvrir grand ses oreilles.

Mon introduction à cette critique est un peu longue mais nécessaire. Au départ je pensais critiquer en mal ce film, puisqu’il m’a un peu moins impressionnée comparé à The Priests. Néanmoins, après mes petites recherches, je dois bien reconnaître que The Rite sort un peu du lot, si on arrive à se détacher de l’idée « je regarde pour flipper ! » Personnellement, j’ai eu bien plus peur devant The Exorcist (oui, le classique de 1973 !) mais sans doute parce que j’étais plus jeune à l’époque, que c’était mon premier film de ce genre et qu’il y avait donc l’effet de surprise. Une fois qu’on a vu un film d’exorciste, il est difficile de s’étonner quand on en voit d’autres.

Sauf qu’ici, si on prend le film comme si c’était un documentaire – et pas comme un divertissement – ça devient nettement plus intéressant. On assiste à des exorcismes différents (rappelez-vous, je disais en note dans The Priests qu’il en existe 2 types, le simple et le solennel), d’abord à un simple exorcisme puis au grand jeu plus tard dans le film. Rien que pour ça, c’est original ! Après on n’évite pas l’écueil du sempiternel schéma « le vieux aux méthodes peu orthodoxes qui enseigne au jeunot » mais Anthony Hopkins est tellement génial que ça passe.

Tout au long du film on peut voir des grenouilles (qui sont la seconde plaie d’Egypte, comme décrit dans le Livre de l’Exode dans la Bible) et des chats qui sont des attributs du Diable. Bon. Mais qu’en est-il de la mule aux yeux rouges ? Je n’ai rien trouvé à ce sujet… est-ce un ajout comme l’histoire des 12 idoles dans The Priests ? Mystère. Dans tous les cas, ça a permis de donner une scène plutôt cool dans le film. Si je continue un peu de comparer le film coréen et celui-ci, au moins dans The Rite on cite un démon connu : Baal.

Enfin, si on retourne à une critique plus traditionnelle, je dirai que c’est un film correct pour l’ambiance, le jeu des acteurs et surtout pour ces petits détails qui m’ont donné envie de me renseigner. Là où j’apprécie moins, c’est qu’il y a un moment le maquillage d’Anthony Hopkins était un peu raté, c’était plus moche qu’effrayant. Ah et puis les rôles tenus par des femmes sont d’un cliché, l’une est une pauvre victime possédée, l’autre une journaliste mais elle n’apporte rien à l’histoire… J’oubliais l’éternelle figure maternelle, ben oui, notre protagoniste a été traumatisée par une vision de sa maman qu’il a eu tout petiot. Quand aura-ton des personnages de sexe féminin un peu plus consistants dans ce genre de film ?

Bonus :

  • Le démon Baal (ou Bael) ressemblerait à « une créature à trois têtes, celles d’un crapaud, d’un homme et d’un chat » Heureusement que Hopkins a échappé à ça ! Il y aurait eu un sacré boulot niveau effets spéciaux lol.
  • La goétie est l’art et la pratique de l’invocation de démons (pas indispensable comme info, mais j’aime bien apprendre du vocabulaire).
  • Le gros détail archi-faux qu’on voit dans tous les films d’exorcisme est le suivant : l’exorcisme doit se dérouler dans un édifice religieux, un endroit dédié à Dieu et sûrement pas dans la piaule de la personne possédée. Là c’est pas Wiki mais une info tirée du même site que j’avais déjà cité pour The Priests. En même temps, c’est plus flippant quand ça se passe dans un endroit familier, surtout chez soi, alors je comprends ce choix scénaristique.

Source : encore et toujours Wikipédia français/anglais.

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Le Rite de Mikael Håfström (2011)

Article posté à l’origine sur Senscritique


Note du 3 mai 2020 : j’ai décidé de poster sur le blog les critiques que j’avais posté à l’origine sur Senscritique. Je me contente de copier-coller, je ne touche à rien, histoire de voir comment mes critiques évoluent. Je garde aussi la même date de publication.

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