Comme je suis un peu lente parfois, j’ai mis du temps à comprendre que ce drôle de titre « 4×2=8 » a un sens plus simple qu’il n’y paraît. C’est le huitième album de PSY. Voilà. Fin du mystère.
Passons au plat de résistance. Il y a du beau monde comme pour le septième opus sauf qu’il n’y a pas l’ombre d’une collaboration avec des artistes étrangers cette fois. Après avoir séduit le monde entier, PSY semble vouloir s’assurer que son pays ne l’a pas oublié. On ne retrouvera aux manettes que des têtes connues du public coréen. L’ensemble est équilibré et absolument pas surprenant. C’est bien un album de PSY avec la ribambelle de titres pour faire la fête, deux ballades nostalgiques et mélancoliques et des pistes qui suivent clairement les tendances actuelles.
Les deux pistes phares I Luv It (qui est composé avec Zico de BLOCK B) et New Face font bien le boulot. J’ai une préférence pour le second qui rend accro et c’est normal : il est composé par Yoon Gun-Hyung a.k.a l’homme derrière le succès mondial Gangnam Style. D’ailleurs Yoon a arrangé 8 des 10 pistes de l’album ! La troisième piste Last Scene m’a fait bailler, c’est clairement pas le style pour lequel j’apprécie PSY. Néanmoins ça va probablement faire un carton en Corée, ils adorent les trucs mièvres.
Heureusement que les pistes suivantes sont plus péchues. Love en featuring avec Taeyang de BIGBANG me rappelle étrangement Without You de Usher et David Guetta. Bomb en featuring avec B.I et Bobby de iKON (+ une participation de J.Y.P dans la composition, l’arrangement et les paroles) est l’un des meilleurs titres de l’album. Comme PSY l’a déclaré dans une interview, il a voulu donner un coup de jeune à son album. Pari réussi. J’ai eu peur que ça tombe dans la trap music trop prononcée mais on évite de justesse ce mauvais goût.
We Are Young est une drôle de transition, un peu la chanson qui permet à l’artiste de souffler sur scène entre deux titres endiablés. J’en suis pas très fan, ça me rappelle trop d’anciennes chansons de PSY. Le titre suivant Fact Abuse en revanche, non content de collectionner un chapelet d’injures (PSY et GD n’en ont rien à foutre et tant mieux – adios la censure coréenne) bien que plus lent que Bomb, sonne de manière plus agressive. C’est assez osé de planquer un titre pareil dans l’album mais l’émission Show Me The Money ayant pas mal aidé à rendre le rap et le hip-hop mainstream en Corée, je pense que le public réagira moins vivement.
Rock Will Never Die est similaire à We Are Young. Pas dégueux mais pas hyper mémorable. Place To Lean On est semblable à la troisième piste Last Scene. Vous l’aurez compris, les morceaux mous, exit. Si l’album s’était arrêté sur ces deux morceaux ça aurait été très frustrant. Mais Auto Reverse en featuring avec Tablo sauve le tout. Tout ce que touche Tablo devient de l’or ! Avec un petit air nostalgique, pas de chant larmoyant mais les 2 artistes rappent à tour de rôle. Si la collaboration avec GD était plus sombre, celle avec Tablo rappelle les bons vieux jours du K-hip-hop (genre LeesSang, Drunken Tiger).
Pour conclure, un album qui est loin d’être honteux musicalement. Il est calibré pour rapporter des sous tout en apportant du fun. J’apprécie l’effort minimaliste d’avoir inviter quelques artistes hors YG. Cependant je ne pense pas que ce sera le genre d’album que j’aurai envie de réécouter régulièrement…
Article publié à l’origine sur Senscritique~
Bonus :
Mon classement des 10 titres du 8ème album de PSY (2017)
•••
1) 오토리버스 (Auto Reverse) feat. TABLO
2) New Face
3) 팩트폭행 (Fact Abuse) feat. G-DRAGON
4) LOVE feat. Taeyang pic.twitter.com/BAPFBFJ6z8— 1 personne = 1 multitude (@1P1MbyRapha) 6 mars 2018